a

 

 

Prague a eu deux chances inouïes : celle de ne pas avoir subi de destructions majeures durant la deuxième guerre mondiale et celle plus étonnante d'avoir connu le communisme. Cela pourrait prêter à sourire, pourtant c'est bien la réalité. Exceptées les zones dortoirs à la périphérie des villes, les communistes ont peu construit, une aubaine pour le patrimoine.
Losque j'ai débarqué à Prague en septembre 1978 j'ai eu l'impression d'avoir changé d'époque. Ce retour subit dans le passé avait quelque chose de très agréable.
Il y a plusieurs années le chanteur français Jean-Louis Murat se demandait pourquoi beaucoup d'Allemands d'ex-RDA regrettaient le communisme. C'est pourtant simple : le communisme protégeait les faibles. Le travail était obligatoire. Là où deux personnes auraient suffi, ils en mettaient cinq voire plus. Aucun stress de ne pas avoir d'emploi, aucun stress de résultat. Pas de dette extérieure puisque ce bloc fonctionnait quasiment en autarcie.
Après la chute du mur la Tchécoslovaquie se sépare en deux : la République tchèque (Bohême + Moravie) et la République slovaque (Slovaquie, qui jusqu'en 1918 appartenait au Royaume de Hongrie). La forte personnalité de Václav Havel a permis à la République tchèque de partir sur de bonnes bases. Ce n'est pas un hasard si en 2012 le taux de pauvreté y était le plus faible d'Europe. Il faut dire que contrairement aux autres pays de l'est les Tchèques avaient préparé depuis au moins 10 ans l'éventualité d'un changement de régime. Les écrivains écrivaient "pour le tiroir", les musiciens composaient également "pour le tiroir" c'est-à-dire pour des temps meilleurs puisqu'ils n'avaient aucune chance d'être publiés dans l'immédiat à cause de la censure. Mentalement les Tchèques étaient prêts au changement avec lucidité ce qui n'était pas le cas dans les autres pays de l'est où les gens ont cru naïvement que quitter le bloc soviétique allait leur donner un niveau de vie type californien. Le réveil a été dur d'autant qu'une main mise (grâce à des fonds étrangers) sur le patrimoine étatique avait eu lieu entre temps.
Et puis il y a cette caractéristique étonnante : la mentalité tchèque est très proche de la mentalité française. Je reparlerai de tout cela dans mes anecdotes 1978-1983.

p

Rue Tomášská (09/09/2011 - reflex Nikon D50 + AF-S Nikkor 50mm f/1.4G - filtre UV Hoya - raw 12 bits)

 

Vous pouvez observer ci-dessous les bienfaits d'une ville réinvestie par les piétons, les cyclistes, les tramways et autres véhicules propres. L'absence quasi-totale de pollution tranche spectaculairement avec la même vision que vous pourriez avoir de Paris depuis Montmartre. Prague est une ville aérée, idéale pour une escapade romantique.

p

Vue du cœur de Prague depuis Strahov (04/07/2014 - reflex Nikon D7000 + AF-S DX Nikkor 35mm f/1.8G - filtre UV Hoya - jpeg fine)

 

p

Jeu de lumières en fin d'après-midi place Malostranské (15/10/2017 - reflex Nikon D7000 + AF-S Nikkor 35mm f/1.8G ED - filtre UV Hoya - AF réglé à -7 - jpeg fine)

 

Le change

Le taux de change EUR / CZK a tourné durant près de trois ans et demi autour de 1 EUR = 27 CZK. Cette parité stable alors que l'euro a baissé par rapport au dollar semble prouver que la couronne tchèque est plus ou moins accrochée à l'euro tout comme le lev bulgare d'ailleurs.
Ceci n'est plus vrai depuis fin mars 2017 date à laquelle, malgré une tentative d'enrayement en avril 2017, la couronne tchèque n'a cessé de se réévaluer pour atteindre 7 mois plus tard (7/11/2017) un taux de change de 1 EUR = 25,55 CZK soit un bond de 5,4%. C'est énorme et en partie lié à l'afflux massif de touristes en quête de beauté et authenticité, deux paramètres essentiels qui profitent aux commerçants sérieux des lieux. Les pas sérieux ou futiles ont tendance à dégager, le turn over semble assez élevé à Prague.
Les commissions sur le change ne peuvent normalement excéder 3%, au-delà ça commence à sentir l'arnaque. Dans les bureaux de change vous serez massacrés sur le cours. J'ai vu des parités à 1 EUR = 17 CZK, 20 CZK, 21 CZK, enfin c'est l'anarchie. Mieux vaut payer par carte bleue visa, vous serez alors débité au fixing (cours moyen) + 1 EUR par transaction + 2.70% de commissions sur le montant en euros. Conclusion au final vous arrivez à une parité de 1 EUR = 25 CZK (fixing 25,78 à la mi-octobre 2017) au lieu de 1 EUR = 20 CZK, ce qui change tout. Je pense que les distributeurs de billets de la Komerční Banka (filiale de la Société Générale) font nettement mieux que les bureaux de change.
Même si les prix semblent encore raisonnables, j'ai constaté que beaucoup avaient doublé depuis 2003. Ce phénomène s'est surtout accru depuis que la Slovaquie a opté pour l'euro fin 2005. À l'époque communiste les prix slovaques étaient environ 15% plus chers que les prix tchèques. Aujourd'hui les différences de prix entre ces deux pays sont assez aléatoires. Par exemple les mêmes CD tchèques ou slovaques sont vendus 30% à 50% plus chers en Slovaquie (Penta Rhei, Bratislava) qu'en République tchèque (Bontonland, Prague). Comprenne qui peut.

 

La sécurité

Contrairement à la France la police est extrêmement discrète mais bien présente, des méthodes héritées du communisme. Le seul changement récent est le contrôle avant d'entrer dans l'espace du château. Je regrette ces temps passés où tout était libre.

 

Les chiffres

- les cotisations sociales (11% contre 18,5% en Hongrie)

- les taxes

- l'économie

- la démographie
Le communisme favorisaiit la natalité en permettant aux femmes de rester chez elles durant 6 ans après la naissance de leur enfant de manière à l'élever tout en gardant leur salaire.

- la République tchèque dans le budget de l'UE (solde net positif de 5 760 millions d'euros)
C'est la valse des milliards avec des chiffres divulgués qui diffèrent d'une officine à l'autre. Quelles sont les méthodes de calculs? Regardez bien les cartes sur ce site avec les contributions de chaque pays et totalisez ce que l'UE reçoit et ce qu'elle rend. C'est bancal. Curieusement ce sont les pays qui reçoivent le plus qui s'insurgent (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, ...). Quant au Luxembourg et à la Belgique qui touchent aussi, ça en dit long sur le salaire des fonctionnaires de l'UE. Avec 1 625 millions d'euros la Belgique peut en payer des fonctionnaires à 150 000 euros par an mais il est vrai qu'il y a d'autres frais.

- taux de chômage
Il est de 3,2% (le meilleur d'Europe en 2017) contre 4,3% en Hongrie (3ème d'Europe en 2017). En 2015 ces chiffres étaient respectivement de 5.22% et 7.31%. Pourquoi une telle amélioration en 2 ans? Réponse : avoir pu bénéficier inopinément du malheur des autres! En effet depuis 2015 terroristes et migrants ont largement contribué à déplacer les touristes vers l'est donc à créer des emplois. Bien évidemment ce n'est pas là le seul paramètre, une étude plus approfondie s'imposerait.

 

Les transports

Allez à Prague par avion avec Air France ou ČSA ne prend guère plus d'une heure et demie. À Prague vous pouvez rejoindre assez facilement d'autres villes en train ou avion. Chaque jour un train part de Budapest jusqu'à Hambourg via Bratislava, Brno, Prague, Dresde, Berlin. Split en Croatie, au bord de l'Adriatique, n'est qu'à 750 km en avion et Budapest à 440 km.
Toutefois les liaisons entre villes d'Europe ne sont pas si idylliques et parfois frisent le scandale par leur complexité et lenteur.
Pour les personnes de 70 ans et plus les transports en commun sont gratuits à condition d'avoir rempli le document spécial de la Société de Transports (coût moins de 1 EUR). La Hongrie fait plus fort encore puisque les mêmes dispositions s'appliquent à partir de 65 ans et ce, sur tout le territoire avec seulement présentation de sa carte d'identité à chaque contrôle mais cela pourrait changer en 2018. L'attribution d'une sorte de pass comme en République tchèque est à l'étude. À Paris rien de tout cela avec en prime l'insécurité et la saleté, tout pour plaire aux touristes. En France on préfère taper sur les retraités et ignorer ceux de la CEE. Drôle de concept!

Berlin 350 km
Bratislava 328 km
Brno 205 km
Budapest 525 km
Cracovie 535 km
Dresde 147 km
Hambourg 640 km
Košice 665 km
Ljubljana 705 km
Maribor 580 km
Ostrava 370 km
Vienne 330 km

 

Nota bene

Ce site n'est pas entièrement terminé, il sera complété ultérieurement notamment avec des photos de Prague de 1978, 1980, 1981, 1983 et de ses environs à la même période.

 

 

 

 

 

ah